Jean-Pierre Bensussan, le bénévole du mois de la FNCH


Jean-Pierre  BENSUSSAN, éminent commissaire de la société hippique de Marseille  depuis de nombreuses années, passionné des courses et acteur engagé dans  le développement du centre d'entraînement de Calas, a accepté de  répondre à nos questions pour ce nouvel article mettant en avant le  bénévole du mois.
- Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Par tradition familiale, le cheval a très tôt fait partie de ma vie. À partir de 1966, notre diplôme en poche, mon frère Denis et moi avons participé à de nombreuses compétitions en CSO. La même année, j'ai également commencé à monter des chevaux de course à l'entraînement sur l'hippodrome de Borély, puis, en courses officielles, en tant que Gentleman-Rider. Mes études à la faculté de droit d'Aix-en-Provence, suivies de mon intégration dans le groupe des entreprises familiales œuvrant dans le fret international, la manutention maritime et le levage, m'ont contraint à abandonner les compétitions.

- Comment est née votre passion pour les courses, et comment cette passion a-t-elle évolué au fil du temps ?
Je me rendais aux courses uniquement pour observer  les chevaux de mon père. En 1979, Louis BRUNET, alors président de la  Société sportive de Marseille (Borély), m'a invité à rejoindre son  équipe de commissaires. À l'époque, j'avais 30 ans.
En 1991, Rubens CREMIEUX a pris les rênes de la société des courses. La  survie de l'hippodrome était en jeu, car la municipalité socialiste de  l'époque souhaitait récupérer le site. De mon côté, j'étais disponible  pour m'investir dans cette aventure, mes associés et moi ayant cédé une  grande partie de notre activité à notre partenaire allemand.
-  En tant que trésorier, vice-président et commissaire des courses,  comment avez-vous jonglé entre ces différents postes et quelles ont été  vos principales responsabilités ?
Avec la victoire de Jean-Claude GAUDIN aux  élections municipales de Marseille, le Président CRÉMIEUX a réussi à  préserver l'avenir de Borély en obtenant un nouveau bail.. En  préparation de la reconstruction de l'hippodrome et des pistes orientées  vers la gauche, il m'a confié la responsabilité d'élaborer, en  collaboration avec nos architectes, le dossier technique. Cela s'est  fait sous le contrôle des autorités de tutelle et avec le soutien  efficace de la Fédération Nationale des Courses Hippiques, dirigée à  l'époque par Gilles DELLOYE. La fusion ultérieure des deux sociétés de  courses a été concrétisée.
- Ayant été Président par le passé du centre d’entraînement de  Calas, pouvez-vous nous parler de l'évolution que vous avez pu observer  au sein de ce dernier ?
Créé par les deux sociétés marseillaises, le centre d'entraînement de Calas-Cabriès, opérationnel en 1978, a permis incontestablement le développement régional des courses de galop en mettant à disposition des professionnels un outil de travail fonctionnel. À ce jour, 605 chevaux y sont entraînés. La réussite de certains entraîneurs démontre que les deux sociétés de courses ont eu raison, à l'époque, de réaliser cet investissement, malgré les critiques qui n'ont pas manqué. Actuellement, un important projet est à l'étude, consistant à installer des panneaux solaires au-dessus des pistes en sable afin de protéger les utilisateurs des intempéries et de faire profiter le Centre de l'électricité produite.

- Quelle course, qu'elle se déroule en France ou à l'étranger, attendez-vous avec impatience chaque année pour la regarder ?
Concernant mon épreuve favorite, il s'agit tout naturellement de l'Arc de Triomphe !
- Pendant  votre mandat en tant que Vice-Président, comment favorisiez-vous  l'implication et l'engagement des membres bénévoles au sein de la  société des courses ?
Recruter des bénévoles au sein de sociétés de  courses en zone urbaine, tels que les hippodromes de Marseille, a  souvent posé des difficultés. À mon avis, la gestion des grandes  sociétés de courses provinciales requiert principalement l'emploi de  collaborateurs permanents et compétents.
- Avez-vous  observé des changements ou des évolutions concernant le bénévolat au fil  du temps, et si oui, comment expliquez-vous cela ?
Est-ce possible pour un bénévole occupant un emploi  d'être disponible en semaine de 11h à 16h ou en semi-nocturne de 16h à  21h, correspondant aux horaires des réunions de la société hippique de  Marseille ? Par ailleurs, la complexité croissante de la réglementation,  tant au galop qu'au trot, en raison de modifications incessantes,  demande une vigilance constante et une pratique assidue.
- Si vous deviez prendre la place d'un jockey/driver le temps d'une course, lequel choisiriez-vous ? Et pourquoi lui ?
Il est difficile de faire un choix et de répondre à  cette question, car j'ai un profond respect pour tous les  professionnels de la filière et l'énorme courage que cela implique de  monter en course.
- Pour conclure, si vous pouviez  choisir une question que vous aimeriez que l'on vous pose, quelle  serait-elle et quelle réponse seriez-vous enclin à donner ?
Quel est mon point de vue sur le statut et les conditions d’agrément  des commissaires de courses ? J'observe qu'au sein des sociétés de  courses importantes, le recrutement de commissaires bénévoles compétents  et disponibles devient de plus en plus difficile, malgré les  initiatives de formation entreprises. Même en disposant d'une liste  d'une douzaine de noms, il est souvent complexe d'en désigner quatre qui  pourront être présents. Étant donné que les parieurs et les  professionnels sont de plus en plus exigeants quant à la régularité des  courses, je considère qu'une professionnalisation de cette mission  devient inévitable.
 


 
		