Disparition d'Illusion Sauvage, Anglo-Arabe de coeur et de classe
Illusion Sauvage, un champion Anglo-Arabe parti trop tôt. Beaucoup trop tôt... (© APRH)
Il est quand même bien triste de le reconnaître. Mais la vie est - trop - souvent faite d'injustices, difficiles à accepter. Illusion Sauvage (Solid Illusion), brillant Anglo-Arabe sur les pistes, profitait depuis quelque temps d’une retraite bien méritée, entouré de soins, d’affection et de tranquillité, aux côtés de la famille Leoni, en Corse. Choyé tel qu'il se doit, c'est-à-dire comme un roi, loin du tumulte des hippodromes, sur lesquels il a tant donné. Et tant brillé. Mais le destin, sans raison aucune, en a décidé autrement. Durant ce troisième week-end d'octobre, ce grand champion s'est éteint. À seulement 15 ans. Trop jeune. Trop tôt. Laissant derrière lui le souvenir d'un Anglo-Arabe si courageux. Si généreux. Si attachant. Bref, de ceux qui marquent une vie bien au-delà des victoires.
Illusion Sauvage, entouré notamment de Katrin et Yan de Kersabiec, William Bates et Jean-Bernard Eyquem après sa victoire dans le Prix du Ministère de l'Agricutlure à 12.5%, à 3 ans, en 2013
Ces victoires, elles auront été au nombre de 29, en tout et pour tout. 29 victoires et 11 places !. Pour 40 courses dipsutées. Soit un incroyable ratio de 100% de réussite. Auquel il faut rajouter 442 370€ de gains. Record en cours. Car oui, bien qu'il ait quitté la scène sportive depuis 2019, Illusion Sauvage reste, à ce jour, comme l'Anglo-Arabe de plat ayant récolté le plus de gains durant sa carrière sportive. Après avoir défendu en début de carrière la casaque de William Bates et l'entraînement de Didier Guillemin, pour qui il s’est notamment imposé dans le Prix du Ministère de l’Agriculture, deux Grand National à 12.5% ainsi que dans le Grand Prix des Anglo-Arabes, ce fils de Solid Illusion (Cozzene), élevé par Yan de Kersabiec au Haras de Candale, a ensuite rejoint la Corse où il a continué à aligner les succès. Des succès au nombre de 17, acquis notamment dans les Grands Prix de Zonza, Prunelli-di-Fiumorbo et Vignetta-Ajaccio, sous les différents entraînements de feu Christian Barzalona, Fernand Ziglioli et Jennifer Bia, la plupart paré de l’habit de lumière gros bleu et rose de Catherine Leoni.
Illusion Sauvage, après l'une de ses victoires dans le Grand National à 12.5%, sur l'hippodrome de la Cépière, à Toulouse (© APRH)
Cheval de coeur autant que cheval de classe, Illusion Sauvage n'était pas sans rappeler sa défunte mère, Laghouat du Barp (Faalem), formidable compétitrice (2x Grand National à 50%, Prix de l'Élevage notamment, ndlr) devenue par la suite une incroyable reproductrice, ayant engendré plusieurs vainqueurs "Classics" en Anglo-Arabie, comme Nanny's Boy (Blue Boy), Candy Boy (Blue Boy), et autre Dream de Candale (Carghese des Landes). Comme cette dernière, sa disparition va laisser un grand vide dans le coeur de celles et ceux ayant eu la chance de le côtoyer un jour. Peu importe le côté de la barrière. Notamment dans ceux de Katrin et Yan de Kersabiec, du Haras de Candale, en Gironde, là où Illusion Sauvage est né et a grandi. William Bates, son premier propriétaire. Didier Guillemin et toute son écurie montoise, chez qui sa carrière a débuté. Les metteurs au point de sa "deuxième" carrière sportive, sur l'île de Beauté, Fernand Ziglioli et Jennifer Bia, en tête. Et bien évidemment Catherine Leoni et sa famille, ses derniers propriétaires, qui ont, pourtant, tout fait pour lui offrir la meilleure vie "après course"...
